Statistiques annuelles du travail intérimaire
2024
Périodicité : Annuelle
Dernières mises à jour : 06/08/2025
Les statistiques sur l'emploi intérimaire ne renseignent pas seulement sur l'état du secteur de l'intérim. En effet, l'emploi intérimaire fournit du travail temporaire à d'autres secteurs, leur permettant ainsi de s'adapter rapidement aux changements des conditions économiques. Par conséquent, l'emploi intérimaire est également un bon indicateur de l'évolution (future) du marché du travail. Ainsi, une demande décroissante de travailleurs intérimaires est souvent un signe avant-coureur d'un ralentissement du marché du travail, tandis qu'une demande croissante indique une reprise de ce marché. Cependant, il n'était pas vraiment possible de déterminer dans quels secteurs la demande de travailleurs intérimaires augmentait ou diminuait.
Depuis 2023, les entreprises de travail temporaire doivent indiquer l'utilisateur de chaque prestation intérimaire. La disponibilité de ces nouvelles données nous permet d'élargir considérablement nos statistiques sur le secteur de l'intérim.
En plus des statistiques trimestrielles, nous publions à présent, pour la première fois, des statistiques annuelles sur l’emploi intérimaire. Dans cette publication, nous présentons les données de 2024 que nous comparons à celles de l’année précédente.
À cet endroit, vous pouvez trouver les statistiques les plus récentes concernant le travail intérimaire. Un premier paragraphe contient un aperçu concis de l'évolution globale du volume de travail en équivalents temps plein (ETP) depuis 2014. Nous faisons ici une distinction entre le 'travail intérimaire normal' (INTN) et le 'travail intérimaire spécial' (INTS) qui inclut les formes particulières d'emploi qui passent par le secteur intérimaire.
Ensuite, nous nous concentrons sur la comparaison des chiffres de l'année la plus récente pour laquelle nous disposons de données annuelles (2024) avec celles de l'année précédente. Seuls les chiffres clés présentent à nouveau les chiffres pour l'INTN et l'INTS séparément. Les autres statistiques se concentrent sur l'INTN. En effet, l'INTS est composé majoritairement de travail flexi qui passent par le secteur intérimaire. Pour des statistiques détaillées sur les flexijobs, nous vous renvoyons à la page pertinente de notre site web.
Téléchargez ici les données brutes qui servent de base à nos statistiques.
Évolution du travail intérimaire depuis 2014
Un premier graphique montre l'évolution du volume de travail en équivalents temps plein (ETP) du travail intérimaire normal (INTN) et spécial (INTS).
Le graphique montre que le travail intérimaire normal (INTN) diminue depuis 2022, contrairement au travail intérimaire spécial qui montre une tendance à la hausse. Souvent, une demande décroissante de travailleurs intérimaires est un indicateur précoce du refroidissement du marché du travail.
L'augmentation des INTS est principalement due au succès croissant des flexijobs et à l'extension progressive des possibilités d'utiliser cette forme d'emploi depuis 2016. Le secteur de l'intérim a su en tirer parti en offrant des services RH adaptés aux flexijobs. Nos statistiques sur les flexijobs montrent également l'importance croissante du secteur de l'intérim.
Les confinements dus au Covid ainsi que la forte croissance qui s'ensuit sont également clairement visibles sur le graphique.
Analyse du travail intérimaire pour l'année 2024
Chiffres clés
Données de base
Les chiffres globaux montrent pour 2024 une légère augmentation à la fois du nombre de travailleurs intérimaires (+1,2%), du nombre de missions d’intérim (+0,7%) et de la masse salariale (+0,2%) par rapport à la même période un an plus tôt. En revanche, le volume de travail en ETP diminue sur la période analysée (-2,4%).
Lorsque nous distinguons l’intérim normal de l’intérim spécial, une image tout à fait différente se dessine.
Dans le cadre de l’intérim normal, nous observons en 2024 une baisse du nombre de travailleurs intérimaires occupés (-3,2%), du nombre de missions d’intérim (-3,5%) ainsi que du volume de travail en ETP (-4,3%) et de la masse salariale (-1,8%) par rapport à 2023. Ces chiffres indiquent un nouveau ralentissement du marché du travail.
En ce qui concerne l’intérim spécial, nous constatons une évolution inverse. On y observe une forte hausse du nombre de travailleurs intérimaires occupés (+24,3%), du nombre de missions d’intérim (+23,2%), du volume de travail en ETP (+29,3%) et de la masse salariale (+40,9%) sur la période analysée. La montée de l’emploi via les flexi-jobs se traduit clairement par une forte augmentation du nombre de flexi-jobs proposés par les entreprises d’intérim.
Indicateurs dérivés
Les totaux annuels permettent de dégager des informations sur le travailleur intérimaire moyen. C’est ce que montrent les graphique ci-dessous.
En 2024, un travailleur intérimaire a presté en moyenne 385,5 heures, ce qui représente environ 0,2 ETP. En 2023, le nombre moyen d’heures prestées était légèrement plus élevé (397,9). Lorsque l’on distingue l’INTN et l’INTS, on constate que le nombre moyen d’heures prestées est quasiment identique pour les deux années, ce qui vaut naturellement aussi pour le volume de travail moyen en ETP. Ces chiffres montrent que le travailleur intérimaire moyen n’est pas actif dans le secteur de l’intérim tout au long de l’année mais plutôt pendant une période limitée.
Le nombre moyen d’heures dans le cadre de l’INTS est nettement inférieur mais en hausse en 2024 par rapport à 2023. Il s’agit ici principalement de flexi-jobs effectués via des agences d’intérim. Par conséquent, ces heures viennent s’ajouter à celles déjà prestées dans le cadre du contrat de travail principal du travailleur intérimaire.
Ce qui suit ne traite que de l'emploi intérimaire normal (INTN).
Le profil de l'intérimaire
Qui se cache derrière ces chiffres? S’agit-il principalement d’hommes ou de femmes, de jeunes ou de personnes plus âgées? Combien d’heures travaillent-ils sur une base annuelle en tant qu'intérimaires?
Nous essayons de le découvrir ici en dressant le profil des intérimaires. L'accent est mis ici sur le nombre de travailleurs intérimaires occupés. Nous abordons successivement la répartition selon le sexe et la tranche d’âge, les classes d’heures travaillées, le nombre de bureaux d'intérim, le nombre d'entreprises utilisatrices et le lieu de résidence.
Répartition par âge et sexe
Le graphique ci-dessus montre le nombre de travailleurs intérimaires occupés par âge et par sexe et démontre que les jeunes de 20 à 24 ans constituent le plus grand groupe mais aussi que les 25 à 29 ans et les 30 à 34 ans sont bien représentés dans la population des intérimaires et ce tant en 2024 qu’en 2023.
Le graphique montre également que plus d'hommes que de femmes ont un emploi intérimaire dans toutes les tranches d'âge pendant la période analysée.
Combien d’heures les travailleurs intérimaires prestent-ils dans le cadre de l’intérim sur une base annuelle?
Les différents graphiques présentés ci-dessous nous permettent d’avoir une vue sur le nombre d’heures prestées par un travailleur par an dans le cadre du travail intérimaire.
Le graphique ci-dessus présente la répartition du nombre de travailleurs intérimaires selon le nombre d’heures prestées par an, regroupées en classes horaires. Le graphique montre que la majorité des intérimaires travaillent pendant une période relativement courte dans le cadre du travail intérimaire. Ainsi, plus de 113.000 travailleurs prestent moins de 80 heures dans le secteur de l’intérim en 2024. Cela correspond approximativement à deux semaines de travail à temps plein.
Les autres classes horaires en dessous de 240 heures prestées comptent également un nombre relativement élevé de travailleurs intérimaires. À l’autre extrémité du spectre, on observe qu’en 2024, 77.334 travailleurs ont presté 800 heures ou plus dans le cadre de l’intérim. Cela signifie que, pour 2024, 80% des travailleurs intérimaires ont presté moins de 800 heures. Des proportions similaires ont été observées en 2023.
Dans le graphique ci-dessous, nous examinons la répartition du nombre de travailleurs intérimaires selon le sexe et les classes horaires. Comme mentionné précédemment, il y a plus d’hommes que de femmes dans le travail intérimaire. Il n’est donc pas surprenant que les hommes soient surreprésentés dans chacune des classes horaires par rapport à leurs homologues féminins. Le graphique indique cependant que, sur une base annuelle, les hommes prestent souvent plus d’heures en intérim que les femmes. En 2024, seulement 26,6% des hommes intérimaires ont presté moins de 80 heures, contre 36,6% des femmes. À l’inverse, 23,1% des hommes ont presté plus de 800 heures comme intérimaires en 2024, contre seulement 15,9% des femmes. Des proportions similaires sont observées en 2023.
Les graphiques supplémentaires ci-dessous approfondissent davantage le temps que les travailleurs intérimaires passent annuellement dans le secteur de l’intérim. Une remarque importante s’impose toutefois pour bien interpréter ces graphiques. Nous utilisons plusieurs petits diagrammes en barres côte à côte mais, afin de préserver la lisibilité de nos graphiques, chacun de ces diagrammes possède sa propre échelle. Il n’est donc pas possible de comparer directement la hauteur des barres d’un graphique à celle d’un autre (qu’il soit à côté, au-dessus ou en dessous) sans tenir compte de l’échelle et des valeurs absolues. Ces données sont toutefois clairement visibles dans les graphiques afin d’éviter toute erreur d’interprétation.
Le graphique ci-dessous ajoute la répartition selon le sexe, ce qui permet une comparaison entre les travailleuses et les travailleurs intérimaires.
Pour combien d’agences d’intérim différentes les travailleurs intérimaires travaillent-ils au cours de l’année?
Le graphique ci-dessus montre clairement que la majorité des travailleurs intérimaires, tant masculins que féminins, travaillent pour une seule agence d’intérim. En 2024, c’était le cas pour 75% des travailleurs intérimaires et 82,6% des travailleuses intérimaires. Un an plus tôt, il s’agissait de 75,6% des hommes et de 82% des femmes.
Le graphique ci-dessous montre également que la constatation selon laquelle la majorité des travailleurs intérimaires sont employés par une seule agence d’intérim est valable pour toutes les catégories d’âge sur tous les années discutées.
Pour combien d’entreprises utilisatrices différentes les travailleurs intérimaires travaillent-ils au cours de l’année?
Lorsque nous déplaçons notre focus des agences d’intérim qui envoient les intérimaires vers les entreprises où les travailleurs intérimaires sont effectivement employés - les utilisateurs des intérimaires - nous constatons que la majorité des intérimaires, tant masculins que féminins, sont actifs chez un seul utilisateur.
Le graphique ci-dessous montre qu'en 2024, cela concerne 68,2% des travailleurs intérimaires et 74,6% des travailleuses intérimaires. Pour 2023, cela concerne 68,2% des travailleurs intérimaires et 73,9% des travailleuses intérimaires.
Le graphique ci-dessous montre que la majorité des intérimaires ne travaillent que pour un seul utilisateur mais que ce sont surtout les jeunes intérimaires qui ont travaillé pour plusieurs utilisateurs, et ce, sur tous les années discutées.
Les travailleurs ont-ils été actifs en tant qu’intérimaires pendant un ou plusieurs trimestres?
Le graphique ci-dessus montre que la majorité des intérimaires n'ont travaillé qu'un seul trimestre dans le cadre du système de l'emploi intérimaire et cela vaut tant pour les hommes que pour les femmes au cours des deux années examinées. Il est cependant vrai que la part des femmes intérimaires ayant travaillé un seul trimestre dans ce système est plus élevée que celle des hommes intérimaires. L’inverse est observé pour les travailleurs ayant été actifs pendant les quatre trimestres dans le secteur de l’intérim : la part des hommes intérimaires y est supérieure à celle des femmes intérimaires. En 2024, 18% des hommes intérimaires ont travaillé pendant les quatre trimestres dans le secteur de l’intérim, contre 15,8% des femmes intérimaires. Des proportions similaires sont observées en 2023.
Cependant, le graphique ne donne aucune information sur le nombre d’heures prestées par les intérimaires durant ces trimestres. Il n’est donc pas nécessairement vrai que ceux qui ont travaillé pendant quatre trimestres dans le cadre du système de l’emploi intérimaire aient exercé un emploi intérimaire à temps plein.
Répartition selon la région de résidence
Le graphique ci-dessus montre la part des travailleurs intérimaires (selon la région de résidence) par rapport au nombre moyen des travailleurs salariés par région sur les quatre trimestre de l'année en question. Le graphique montre qu’il y a peu de variation entre les différentes régions. Un pourcentage plus élevé/plus bas peut indiquer qu’il y a plus/moins de travailleurs intérimaires actifs (le numérateur) ou être le résultat du fait qu’une région compte relativement moins/plus de travailleurs salariés (le dénominateur).
Le pourcentage le plus élevé de travailleurs intérimaires par rapport au nombre total de travailleurs salariés se trouve en 2024 dans la Région flamande et s’élève à 8,32%. La Région wallonne affiche cependant pour cette année-là des chiffres quasiment identiques, avec une part de 8,26%. La Région de Bruxelles-Capitale enregistre le pourcentage le plus bas (7,81%). En 2023 également, les différences entre les régions en ce qui concerne le pourcentage de travailleurs intérimaires par rapport au nombre total de travailleurs employés restent plutôt marginales. Cependant, le graphique ne dit rien sur le lieu où la mission intérimaire est exécutée.
Analyse du travail intérimaire de l'année 2024 par rapport à 2023 par branche d'activité
Quels employeurs font appel au travail intérimaire?
En 2024, 50.815 entreprises ont fait appel à des travailleurs intérimaires qui ont effectué un total de 592.173 missions intérimaires. Ci-dessous, nous examinons ces chiffres plus en détail en comparant la situation en 2024 avec la situation en 2023.
Un premier graphique montre la répartition de ces 50.815 utilisateurs selon les différents branches d'activité.
Dans ce qui suit, nous examinons plus en détail le nombre de travailleurs intérimaires, le nombre de missions intérimaires et leur volume de travail en ETP. Nous faisons ici une distinction entre les branches d'activité qui ont employé plus de 20.000 intérimaires en 2024 - les 'Big Five' - et les branches d'activité qui n'atteignent pas (encore) ces chiffres. Ces cinq secteurs représentent plus du trois quarts des missions intérimaires et quatre cinquièmes du volume de travail effectué par les intérimaires.
Le premier graphique résume la part des 'Big Five' et de la catégorie restante, tant pour le nombre de travailleurs intérimaires occupés, les missions intérimaires que le volume de travail en ETP.
Le graphique montre clairement la prédominance de l'industrie et du commerce. Presque un intérimaire sur quatre travaille dans l'industrie en 2024. Dans le commerce, il s'agit de plus d'un intérimaire sur cinq. Mais le transport et la logistique sont également des utilisateurs importants de travailleurs intérimaires. On observe les mêmes proportions en 2023.
Les graphiques ci-dessous comparent le nombre de missions d'intérim, le nombre de travailleurs intérimaires employés et le volume de travail en ETP par branche d'activité en 2024 avec la situation un an plus tôt.
Pour les « Big Five », représentés dans le graphique ci-dessus, nous constatons, pour quatre des cinq branches d’activité, une baisse du nombre de travailleurs intérimaires occupés ainsi que du volume de travail en 2024 par rapport à l’année précédente. Le nombre de missions d’intérim ne diminue toutefois que dans trois des cinq branches d’activité. En ce qui concerne le nombre de travailleurs intérimaires occupés et le volume de travail, seul l’horeca enregistre une légère augmentation, respectivement de 1,1% et 1%. Le nombre de missions d’intérim connaît une légère hausse dans les branches d’activité du transport et de l’entreposage (+0,2%) ainsi que dans l’horeca (+0,7%) au cours de la période concernée.
Le graphique représentant les branches d’activité qui ne font pas partie des « Big Five » montre à la fois des hausses et des baisses. Ainsi, en 2024 par rapport à l’année précédente, l’emploi intérimaire diminue dans les secteurs de la construction, des activités spécialisés, des autres services, des arts et spectacles, du secteur financier, de l’agriculture, de la production et distribution d’électricité et de gaz, des activités immobilières et des industries extractives, et ce en termes de nombre de travailleurs intérimaires occupés, de nombre de missions d’intérim et de volume de travail en ETP.
La même période connaît également des hausses. Le nombre de travailleurs intérimaires occupés, le nombre de missions d’intérim et le volume de travail augmentent dans les secteurs de la distribution d’eau et de la gestion des déchets, de l’information et de la communication, ainsi que dans l’administration publique. Dans la branche de la santé humaine, le nombre de travailleurs intérimaires occupés diminue, tandis que le nombre de missions d’intérim et le volume de travail augmentent. Dans l’enseignement, le nombre de travailleurs intérimaires occupés et le nombre de missions diminuent mais le volume de travail y augmente. Dans les organisations extraterritoriales, seul le nombre de missions d’intérim augmente, alors que les deux autres indicateurs sont en baisse.
Intensité du travail intérimaire
Dans le graphique ci-dessus, nous ne regardons pas la classe dimensionnelle qui classe les entreprises utilisant des travailleurs intérimaires en fonction de leur personnel permanent mais plutôt en classes basées sur le nombre de travailleurs intérimaires qu'elles emploient. En d'autres termes, nous utilisons des classes dimensionnelles spécifiques pour les travailleurs intérimaires qui indiquent dans quelle mesure ces employeurs utilisent l'emploi intérimaire.
Le graphique montre que seulement 0,06% de ces employeurs ont employé 1.000 travailleurs intérimaires ou plus au cours de 2024. Ils représentent 10,2% du nombre de missions intérimaires. Un an plus tôt, il s'agissait du même pourcentage d'entreprises. Par contre, elles représentaient 10,7% du nombre de missions intérimaires. La majorité des entreprises utilisant des travailleurs intérimaires (70,3%) emploient moins de 5 travailleurs intérimaires en 2024. Elles représentent 10,2% du nombre de missions intérimaires. En 2023, nous trouvons des proportions similaires. Les entreprises qui emploient 1.000 travailleurs intérimaires ou plus se situent principalement dans le secteur logistique.
Dans les graphiques ci-dessous, nous analysons plus en détail le volume de travail occupé par des intérimaires dans les différents branches d'activité.
Le graphique ci-dessus illustre la part que représente le travail intérimaire dans le volume de travail total (en ETP) au sein de chaque branche d’activité. Dans de nombreux secteurs, cette part diminue quelque peu en 2024 par rapport à la situation un an plus tôt. Seuls la distribution d’eau et la gestion des déchets, le commerce, ainsi que le secteur de l’information et de la communication enregistrent une légère hausse. L’horeca, l’administration publique, l’enseignement et la santé humaine affichent un statu quo.
Les chiffres montrent également que l’emploi intérimaire ne représente qu’une part limitée du volume de travail dans les différentes branches d'activité. Certains secteurs présentent des pics attendus comme l’industrie, la gestion des déchets ou encore le transport et l’entreposage mais, même dans ces cas, la part de l’intérim dans le volume de travail total reste relativement limitée. Les organisations et organismes extraterritoriaux semblent faire exception mais cela nécessite une mise en garde importante. En effet, la majorité de l’emploi régulier dans ce secteur ne relève pas de la sécurité sociale belge. Cela concerne notamment le personnel des institutions de l’Union européenne et de l’OTAN, ainsi que la plupart du personnel des ambassades étrangères. Ces travailleurs ne sont généralement pas comptabilisés dans l’emploi intérieur (belge) dans la plupart des statistiques du marché du travail. Toutefois, si ces institutions internationales font appel à des intérimaires, ces derniers relèvent alors de la sécurité sociale belge et sont bien repris dans l’emploi intérieur. Le volume de travail total dans nos données constitue donc une sérieuse sous-estimation du volume réel de travail. Cela explique la part relativement élevée représentée par l’emploi intérimaire.
Dans le graphique ci-dessous, nous examinons le volume de travail moyen en ETP par mission d’intérim selon la branche d’activité de l’entreprise utilisatrice. Les chiffres montrent que l’intérim constitue plutôt une forme d’emploi occasionnelle pour la plupart des travailleurs dans les différentes branches d'activité. Ils semblent indiquer que la majorité des intérimaires travaillent pour une période relativement courte dans le système de l'emploi intérimaire. Cela peut s’expliquer par une transition entre deux emplois fixes, une première expérience professionnelle, etc.
Évolution de la population des travailleurs intérimaires par branche d'activité
Évolution des travailleurs intérimaires par branche d'activité et par sexe
Le tableau ci-dessus présente la répartition du nombre de travailleurs intérimaires occupés par sexe dans les différentes branches d’activité pour l’année 2024, et compare ces chiffres à la situation de 2023.
À l’exception de l’horeca, de la distribution d’eau, du secteur de l’information et de la communication, des administrations publiques et des ménages en tant qu’employeurs, la plupart des branches d’activité enregistrent une baisse du nombre de travailleurs intérimaires occupés en 2024 par rapport à 2023.
Cependant, lorsque l’on se concentre sur la répartition selon le sexe, certaines différences notables apparaissent. Dans le secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, on observe une légère hausse du nombre de travailleuses intérimaires malgré une baisse du nombre total de travailleurs intérimaires. Dans l’horeca et la distribution d’eau, bien que le nombre total de travailleurs intérimaires augmente, le nombre de femmes intérimaires y diminue. Dans l'industrie extractive, en revanche, le nombre de travailleuses intérimaires augmente tandis que celui des hommes intérimaires diminue. À l’inverse, dans les organisations internationales, le nombre d’hommes intérimaires augmente alors que celui des femmes intérimaires baisse.
Évolution des travailleurs intérimaires par secteur d'activité et classe d'âge
Le tableau ci-dessous montre la répartition du nombre de travailleurs intérimaires occupés par classe d'âge dans les différents branches d'activité pour l'année 2024, ainsi que pour 2023, afin de permettre une comparaison entre l'année la plus récente et l'année précédente.
Pour garantir la protection des données personnelles, nous utilisons ici des classes d'âge plus larges que dans le graphique "travailleurs intérimaires par âge et sexe". Nous croisons en effet les classes d'âge avec les secteurs d'activité, ce qui réduit la population par classe d'âge.
La catégorie "inconnu" pour les branches d'activité inclut les travailleurs intérimaires employés par un utilisateur dont nous ne connaissons pas le code NACE et dont, par conséquent, nous ne pouvons pas déterminer la branche d'activité.
Explication de la méthodologie utilisée
Nous expliquons ici la méthodologie spécifique que nous avons utilisée pour les statistiques sur le travail intérimaire. Nous discutons successivement de la méthode de comptage spécifique, des variables, des caractéristiques propres à l'employeur et des caractéristiques propres au travailleur.
La méthode de comptage spécifique
Certaines formes particulières d'emploi, telles que le travail intérimaire mais aussi les flexi-jobs, le travail occasionnel et les extras dans l'horeca, sont reconnaissables en tant que telles dans la déclaration trimestrielle. Ces cas spécifiques nécessitent une méthode de comptage adaptée. Nous abandonnons donc le comptage classique à la fin du trimestre et effectuons un comptage tout au long du trimestre.
En ce qui concerne spécifiquement le travail intérimaire, nous pouvons aller au-delà du lien typique entre le travailleur et l'employeur car il n'est pas très informatif. L'employeur d'un intérimaire est en effet l'agence d'intérim. Cependant, nous disposons depuis 2024 de données qui nous permettent de fournir des informations sur les utilisateurs de ce travail intérimaire. Cela nous permet de compter, par secteur d'activité, combien de personnes exercent un emploi intérimaire et chez combien d'utilisateurs différents un intérimaire travaille au cours du trimestre ou, dans le cas des statistiques annuelles, au cours de l'année.
Deux catégories : Travail intérimaire classique et Formes particulières d'emploi via les agences d'intérim
Par travail intérimaire, nous entendons la mise à disposition de personnel par des agences d'intérim agréées aux entreprises utilisatrices.
Le personnel propre des agences d'intérim n'est donc pas inclus et d'autres formes de mise à disposition de personnel ne font pas partie de ces statistiques. Les travailleurs sous titres-services ne sont pas non plus inclus, même s'ils sont employés par des entreprises également agréées en tant qu'agences d'intérim.
Les jobs étudiants sont également exclus du champ de ces statistiques. Pour des statistiques pertinentes sur l'emploi avec un contrat étudiant, nous vous renvoyons aux pages correspondantes de notre site web. Vous y trouverez des statistiques trimestrielles et annuelles.
Nous distinguons en outre le travail intérimaire classique (INTN) et les formes particulières d'emploi via les agences d'intérim (INTS). Comme il apparaîtra ci-dessous, nous faisons la distinction en fonction des catégories de travailleurs.
Travail intérimaire classique (INTN)
Par "travail intérimaire classique", nous entendons toutes les formes d'emploi qui ne relèvent pas des "formes particulières d'emploi via les agences d'intérim".
Formes particulières d'emploi via les agences d'intérim (INTS)
La catégorie "formes particulières d'emploi via les agences d'intérim" comprend les artistes, les flexi-jobs et les travailleurs occasionnels dans l'agriculture, l'horticulture et l'horeca.
Les variables
Sur les travailleurs intérimaires, les emplois intérimaires et les missions intérimaires
Le nombre de travailleurs intérimaires
Le premier comptage concerne le nombre de personnes ayant travaillé comme intérimaires pendant une période (trimestre, année), quel que soit le nombre d'agences d'intérim et le nombre d'utilisateurs pour lesquels elles ont travaillé. Cependant, le travail intérimaire classique (INTN) et les formes particulières d'emploi (INTS) sont comptés séparément. Une personne ayant travaillé sous les deux types de contrats est donc comptée deux fois, ce qui empêche de sommer les catégories INTN et INTS pour connaître le nombre total de personnes uniques ayant travaillé comme intérimaires sur une base annuelle ou trimestrielle. Lorsque nous rapportons le nombre total de travailleurs intérimaires uniques dans nos statistiques, nous tenons compte de ces doubles comptages.
Emplois intérimaires
Le nombre d'emplois intérimaires correspond à la combinaison agence d'intérim-travailleur. Ce comptage est conforme au comptage classique des postes de travail, à la différence près que le comptage ne se fait pas à la fin du trimestre mais inclut également les intérimaires qui n'étaient plus en poste à la fin du trimestre. Un comptage est également effectué sur une base annuelle. Si une personne a travaillé pour une agence d'intérim pendant un trimestre, cela compte pour 1 emploi intérimaire. Si cette personne a travaillé chaque trimestre pour la même agence d'intérim sur une base annuelle, cela compte également pour 1 emploi intérimaire.
Missions intérimaires
Un intérimaire a généralement plusieurs contrats/relations de travail de courte durée pendant une période (trimestre, année). Il/elle peut être employé(e) pendant plusieurs périodes, consécutives ou non, pour un ou plusieurs utilisateurs. Les relations de travail avec un même utilisateur pendant une même période sont regroupées en une seule notion : la mission intérimaire. Une mission intérimaire est composée de la combinaison agence d'intérim, utilisateur et travailleur. Nous tenons également compte du type d'emploi intérimaire. Si le même travailleur a travaillé pour la même agence d'intérim et pour le même utilisateur dans deux types différents, par exemple intérim classique (INTN) et flexi (INTS), cela comptera ici pour 2 missions.
Le volume de travail en équivalents temps plein (ETP)
Les variables ci-dessus donnent une image du nombre de travailleurs et d'utilisateurs concernés mais le volume de travail intérimaire pendant une période est encore plus pertinent en tant que paramètre économique. Les prestations de tous les intérimaires doivent être déclarées en heures. Cependant, ces heures peuvent être effectuées chez un utilisateur où une semaine de travail de 36 heures est en vigueur, ou chez un utilisateur où l'on travaille 38 heures par semaine. C'est pourquoi les heures de l'intérimaire sont converties en volume d'un travailleur à temps plein qui aurait travaillé chez le même utilisateur pendant une période complète : l'équivalent temps plein (qui est également utilisé dans nos autres publications statistiques, ce qui nous permet également de proposer une série chronologique plus longue pour cette variable).
Pour les statistiques annuelles, nous rapportons le volume de travail en ETP sur une base annuelle. Cela signifie que nous comparons le volume de travail du salarié sur les quatre trimestres avec les prestations d’un travailleur à temps plein sur une année complète. En pratique, cela revient donc à calculer le volume de travail moyen en ETP sur les quatre trimestres. Ainsi, une personne qui travaille à 1 ETP au premier et au deuxième trimestre, mais ne travaille pas aux troisième et quatrième trimestres, représente 0,5 ETP pour l’année concernée.
Caractéristiques propres à l'utilisateur des travailleurs intérimaires
Dans le passé, nous ne disposions que d'informations sur l'employeur de l'intérimaire, qui est par définition l'entreprise de travail intérimaire. Ces informations étaient donc peu informatives car nous ne pouvions pas en déduire dans quel type d'entreprises ces intérimaires étaient employés. Cependant, nous disposons depuis 2024 de données qui nous permettent de déterminer chez quels utilisateurs les intérimaires sont employés.
La caractéristique principale de l'entreprise utilisatrice est l'activité économique (code NACE). Pour les utilisateurs connus de l'ONSS en tant qu'employeurs (ou anciens employeurs), le code NACE attribué par l'ONSS est utilisé. Pour ces entreprises, les intérimaires travaillent donc dans le même secteur d'activité que le personnel propre de l'entreprise. Pour les entreprises sans personnel propre, les codes d'activité disponibles dans la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE) sont utilisés. Pour un petit groupe résiduel d'utilisateurs, aucune donnée n'est disponible dans la BCE. Ceux-ci sont classés sous "NACE inconnu".
Les données nous permettent également de représenter la mesure dans laquelle l'entreprise utilise des intérimaires. Pour cela, nous utilisons des classes de dimension spécifiques pour les intérimaires indiquant si les utilisateurs emploient peu ou beaucoup d'intérimaires.
Caractéristiques propres au travailleur
Les caractéristiques du travailleur sont principalement les mêmes que celles utilisées dans nos autres statistiques : âge, sexe et lieu de résidence.