Analyse du marché du travail pour le premier trimestre 2025

Après la forte reprise du marché du travail en 2022, la croissance de l’emploi salarié a fortement ralenti au cours de l’année 2023. Cette tendance s’est poursuivie en 2024 et se manifeste également au premier trimestre 2025.

Après la forte reprise du marché du travail en 2022, la croissance de l’emploi salarié a fortement ralenti au cours de l’année 2023. Cette tendance s’est poursuivie en 2024 et se manifeste également au premier trimestre 2025. Globalement, on observe encore une très légère augmentation du nombre de salariés (+0,2%) et des postes de travail (+0,3%) au premier trimestre 2025. Le volume total de travail reste stable avec une hausse de moins de 0,1% par rapport à la même période en 2024.

La tendance est particulièrement négative dans l’industrie et la construction depuis un certain temps. Dans les secteurs de services, l’évolution du nombre de postes de travail est légèrement positive mais seuls les services dans le non marchands connaissent encore une croissance limitée en termes de postes de travail et de volume de travail.

Analyse sectorielle

À partir de 2025, la nomenclature NACE-BEL 2025 a été mise en service. Afin de permettre des comparaisons entre les trimestres, la nouvelle classification sectorielle a également été appliquée à l’année 2024. Dans la nomenclature NACE-BEL 2025, les entreprises de titres-services axées sur l’aide-ménagère sont classées sous “Services à la personne”. Elles passent donc de la rubrique “Services commerciaux” à celle des “Services non-commerciaux”, qui devient dès lors le plus grand secteur.

Pour plus d'informations sur la nomenclature NACE-BEL 2025, cliquez ici.

Agriculture, sylviculture et pêche

Dans le secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, l’emploi salarié consiste en grande partie en travail saisonnier sous forme de travail occasionnel. En raison du calendrier des activités saisonnières qui peuvent tomber tantôt dans un trimestre tantôt dans un autre, l’emploi varie naturellement fortement d’une année à l’autre. Le nombre de postes de travail au 31 mars 2025 était supérieur de 3,1% à celui de l’année précédente. Le volume de travail était 1,2% plus élevé qu’au premier trimestre 2024.

Industrie et construction

Au premier trimestre 2025, dans les secteurs de l’industrie, de l’énergie et de la construction, le nombre de postes de travail a diminué de 1,8% et le volume de travail en équivalents temps plein (ETP) de 1,2% par rapport à la même période en 2024.

Dans l’industrie, le volume de travail et le nombre de postes de travail ont diminué par rapport au premier trimestre 2024 dans la plupart des sous-secteurs. La baisse a été particulièrement marquée dans la fabrication de véhicules et de remorques (-20,5% en postes de travail, -9,9% en volume de travail), dans l’industrie du textile, de l’habillement et du cuir (-5,9% en postes de travail, -4,7% en volume de travail), ainsi que dans l’industrie du bois, du papier et les imprimeries (-6,1% en postes de travail, -7% en volume de travail). Une diminution est également observée dans la fabrication de produits informatiques (-4,2% en postes de travail et en volume de travail) et dans la fabrication de machines, d’équipements et d’outillage (-3,9% en postes de travail, -5,6% en volume de travail). Un sous-secteurs qui affiche une croissance est celui de la réparation, l’entretien et l’installation de machines et d’équipements(+5,3% en postes de travail, +5,8% en volume de travail).

Dans le secteur de la construction, le nombre de postes de travail a diminué par rapport à la même période en 2024 (-1,3%). Le volume de travail en équivalents temps plein a également baissé mais de manière beaucoup plus limitée (-0,1%).

Secteurs des services

Dans l’ensemble des services commerciaux, le nombre de postes de travail a légèrement augmenté (+0,2% par rapport au 1er trimestre 2024) tandis que le volume de travail a légèrement diminué (-0,3% par rapport au 1er trimestre 2024). Les sous-secteurs présentent une image contrastée, avec à la fois de légères hausses et baisses.

L’emploi dans le commerce de gros et de détail a connu une légère baisse au premier trimestre 2025 par rapport à la même période de l’année précédente (-0,2% en postes de travail, -1% en volume de travail). Dans le secteur des transports, une légère hausse du nombre de postes de travail a été observée (+0,5%) mais le volume de travail a diminué (-0,5%). Dans les services administratifs et de soutien, une hausse limitée a été enregistrée (+1% en postes de travail et +0,6% en volume de travail, après correction pour un transfert d’activité lié à une scission d’entreprises). Dans l’Horeca, une hausse de l’emploi a été enregistrée (+1,5% en postes de travail ; +1,4% en volume de travail). Dans le secteur de l’information et de la communication, une légère baisse de l’emploi est observée depuis un certain temps (au premier trimestre 2025 : -1,2% en postes de travail et -1,4% en volume de travail par rapport à l’année précédente).

Dans les services non commerciaux, l’emploi a augmenté (+1,1% en postes de travail, +0,9% en volume de travail) par rapport au premier trimestre 2024.

Tous les sous-secteurs enregistrent une hausse de l’emploi. Ainsi, le nombre de postes de travail dans les soins de santé humains et l’action sociale a augmenté de 1,1%, et le volume de travail de 1,2%. Dans l’enseignement, la hausse est de +0,8% en postes de travail et +0,3% en volume de travail. L’emploi a également progressé dans les administrations publiques et la défense, tant en termes de postes de travail (+0,4%) qu’en volume de travail (+0,7%).

Travail intérimaire

À partir du premier trimestre 2023, la déclaration trimestrielle de l'ONSS pour les intérimaires mentionne également l'entreprise utilisatrice. Cela permet d'analyser plus en détail cet emploi en fonction de l'activité de l'utilisateur. Nous divisons alors le travail intérimaire en deux catégories: d'une part, le travail intérimaire classique et, d'autre part, les formes particulières d'emploi via des agences intérimaires. Pour cette dernière catégorie, nous pensons principalement - mais pas exclusivement - aux emplois flexibles. La demande de travailleurs intérimaires (classiques) est fortement sensible aux fluctuations économiques et l'évolution sectorielle de cet emploi peut donc être indicative des tendances au sein des secteurs.

Par rapport à la même période de l’année précédente, la demande de main-d’œuvre via l’intérim a augmenté de 2,1% au premier trimestre 2025 en ce qui concerne le nombre de postes de travail à la fin de trimestre. Pour l’indicateur principal, le volume de travail en équivalents temps plein, une hausse de 0,5% a été enregistrée.

Cependant, l’évolution varie fortement selon le type d’intérim. L’intérim classique continue de diminuer tandis que les formes particulières d’emploi via les agences d’intérim connaissent une forte augmentation (notamment les flexi-jobs).

Travail intérimaire classique

De manière générale, l’intérim classique au premier trimestre 2025 se caractérise par une très légère baisse tant du nombre de postes de travail que du volume de travail en équivalents temps plein par rapport à la même période en 2024. Concrètement, le nombre de postes de travail a diminué de 0,3%. Le volume de travail en équivalents temps plein a reculé de 1,3%.

Le secteur de l’industrie, de l’énergie et de la construction enregistre une baisse de 1,2% du nombre de postes de travail et de 2,8% du volume de travail par rapport à la même période de l’année précédente. La tendance négative globale dans l’industrie se traduit donc également par un recours plus limité au travail intérimaire.

Les services commerciaux connaissent une hausse de 0,3% du nombre de postes de travail mais le volume de travail en équivalents temps plein diminue de 0,4%.

Le secteur des services non marchands, qui fait beaucoup moins appel au travail intérimaire, a enregistré une baisse de 1,4% du nombre de postes de travail. Le volume de travail en équivalents temps plein a également diminué, cette fois de 2,1%.

Formes particulières d'emploi

Dans le segment de l’intérim relevant des formes particulières d’emploi, une forte augmentation a été observée tant du nombre de postes de travail (+13%) que du volume de travail en équivalents temps plein (+27,6%) par rapport à la même période de l’année précédente.

L’intérim particulier dans les secteurs de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche concerne principalement le travail occasionnel. Au premier trimestre 2025, le nombre de postes de travail pour l’intérim particulier a diminué de 6,8%, tandis que le volume de travail a augmenté de 1,8% par rapport à l’année précédente.

En ce qui concerne la hausse générale de l’intérim particulier, celle-ci semble principalement portée par l’augmentation des flexi-jobs. Ainsi, dans le commerce de détail, le nombre de postes de travail a augmenté de 19,3% et le volume de travail de 36,6%. Le secteur de l’Horeca a connu une très légère hausse du nombre de postes de travail (+0,7%) mais une forte augmentation du volume de travail, de 20,5%.

Secteur privé et secteur public

Au premier trimestre de 2025, plusieurs fusions et acquisitions importantes ont eu lieu dans le secteur des soins de santé entraînant le transfert de près de 4.000 postes de travail du secteur public (administrations locales et provinciales) vers le secteur privé.

Dans le secteur privé, le nombre de postes de travail pour les ouvriers a diminué en 2025/1 (-0,3%), tandis qu’il a augmenté pour les employés (+0,7%). Cela se traduit par une légère hausse globale du nombre de postes de travail dans le secteur privé (+0,3%). En ce qui concerne le volume de travail, on observe les mêmes évolutions : une baisse chez les ouvriers (-0,4%) et une hausse chez les employés (+0,3%), ce qui maintient le chiffre global stable par rapport au premier trimestre 2024.

Dans le secteur public, en revanche, on observe une croissance globale du nombre d’emplois (+0,2%). Le nombre de postes de travail augmente tant chez les ouvriers (+0,5%) que chez les fonctionnaires (+0,6%), tandis qu’une légère baisse est enregistrée chez les employés (-0,2%). En termes de volume de travail, une légère hausse est constatée par rapport à 2024/1 (+0,1%). Là aussi, on note une baisse chez les employés (-0,2%) mais des hausses chez les ouvriers (+0,4%) et les fonctionnaires (+0,2%).

Profil des travailleurs

Travailleurs par sexe

Chez les hommescomme chezles femmes, l’évolution de l’emploi reste légèrement positive en ce qui concerne le nombre de postes de travail (+0,2% et +0,3% respectivement). En termes de volume de travail, une légère croissance est encore observable chez les hommes (+0,1%), tandis qu’aucun changement n’est constaté chez les femmes par rapport au premier trimestre 2024.

Travailleurs par classe d’âge

Lorsqu’on examine l’emploi selon les classes d’âge, on constate une baisse globale chez les travailleurs plus jeunes et une hausse chez les travailleurs plus âgés bien que les évolutions restent très limitées.

Chez les jeunes de moins de 25 ans, on observe une diminution de -0,9% du nombre de postes de travail et de -0,8% du volume de travail par rapport au premier trimestre 2024. Dans la tranche d’âge de 25 à 39 ans, le nombre de postes de travail et le volume de travail diminuent également mais plus légèrement (-0,2% et -0,4% respectivement).

Dans le groupe des 40 à 49 ans, le nombre de postes de travail a augmenté (+0,4%) et le volume de travail a également légèrement progressé (+0,2%).

Chez les 50 ans et plus, l’évolution de l’emploi est positive selon les deux critères. Le nombre de postes de travail a augmenté (+0,2% pour les 50 à 64 ans et +19,2% pour les travailleurs de 65 ans et plus), tout comme le volume de travail (+0,3% pour les 50 à 64 ans et +16,1% pour les travailleurs de 65 ans et plus). Cette forte hausse dans la tranche d’âge la plus élevée s’explique principalement par l’augmentation des flexi-jobs.

Travailleurs par lieu de domicile

En raison de fusions communales, la composition des communes, des arrondissements et d’une province flamande a été modifiée. Toutefois, ces changements n’ont aucun impact sur la répartition par Région. De plus, une correction a dû être apportée aux données de lieu de résidence pour 2024 et 2025. Par conséquent, l’évolution présentée ici entre 2024 et 2025 est correcte mais les données pour le premier trimestre de 2024 ne correspondent pas aux données publiées précédemment.

Vous trouverez plus d’informations sur les modifications des codes NIS et la correction des données de résidence ici.

Parmi les résidents de la Région de Bruxelles-Capitale, une légère augmentation de l’emploi a été observée au premier trimestre 2025 par rapport à la même période de l’année précédente. On constate une hausse de 0,7% du nombre de postes de travail et une légère baisse du volume de travail (-0,1%).

En Région flamande, il n’y a pratiquement pas de changement par rapport à l’année précédente : le nombre de postes de travail augmente légèrement (+0,2%), tandis que le volume de travail reste stable. En Région wallonne, on note une légère hausse du nombre de postes de travail (+0,3%) ainsi qu’une légère augmentation du volume de travail (+0,1%).

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